11042413-md.jpgLe pouvoir

d’un écureuil

 

― Par Jo Dias

 

 

Malheureuse ! Oh que j’étais malheureuse. Je n’ai pas d’autre mot pour décrire mon état d’âme ce jour-là.

        

Mon mari avait dû partir en voyage. Une fois de plus ! Et je me retrouvais toute seule avec nos quatre enfants. Nous n’avions pas beaucoup d’argent, j’avais des problèmes de santé et mon aînée faisait sa crise d’adolescence.

 

Je me mis à prier, à prier de toutes mes forces, pour que Dieu allège un peu mon fardeau.

 

En regardant par la fenêtre je voyais les arbres osciller au gré de la brise, et je me rappelai combien de fois, dans le passé, Dieu m’avait encouragée à tenir bon, en attendant que les choses s’arrangent.

 

C’est alors que je remarquai un petit écureuil insouciant qui s’amusait à monter et descendre les arbres en criant de toute la force de sa voix. J’enviais la drôle de petite bête...

 

Soudain, mon écureuil choisit de changer de tactique. Au lieu de monter et descendre le long des troncs, il se mit à sauter d’arbre en arbre. Ayant atteint le dernier arbre du bosquet, il pointa son regard dans la direction d’un autre qui se trouvait un peu à l’écart. Sans doute était-il en train de délibérer…

 

J’évaluai mentalement la distance qui le séparait de cet arbre, et j’estimai qu’il lui faudrait sauter deux ou trois fois plus loin qu’auparavant. Quel redoutable défi !

 

« Tu n’y penses pas, petite bête, » murmurai-je.

 

Mais il n’avait que faire de mes avertissements. Il courut à plusieurs reprises le long de la branche, en couinant désespérément. Tout à coup, il s’arrêta, mesurant des yeux, encore une fois, la distance à parcourir. Puis il s’accroupit, et s’élança…

 

Je voulais détourner mon regard : l’aventure allait sûrement mal se terminer !

 

Mais non, pas du tout ! Il traversa l’immense espace et atterrit sur l’arbre avec l’aisance et la grâce de ceux qui se savent faits pour accomplir de tels exploits. Il fit entendre des petits cris de victoire puis, en gambadant, monta plus haut dans l’arbre, comme s’il allait chercher sa récompense.

 

Alors j’ai su ce qui n’allait pas chez moi. J’étais tellement absorbée par mes problèmes, occupée que j’étais à mesurer la distance qui me séparait des arbres, que j’avais peur de lâcher prise et de m’élancer.

 

J’avais perdu foi en mon Créateur, mon Sauveur, mon meilleur Ami.

 

En observant l’écureuil qui, à présent, poussait des petits couinements de joie à la cime de son arbre, je savais que Dieu avait exaucé ma prière. Non pas par un miracle spectaculaire, mais par l’exemple d’un joyeux petit écureuil.

 

Dieu avait veillé sur lui : Il allait aussi veiller sur moi.

(Traduction de l’anglais : Berniris)

 

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